This is a French translation of our Season 1 comic “Blocked” and its accompanying commentary, by Samuel. Click on the image for the full-sized version:
Quand j’étais gosse, Lego, c’était Lego. Et c’était tout. Il y avait bien différentes gammes mais en définitive toutes mes pièces finissaient dans une seule grande boîte et contribuaient à produire tout ce que mon esprit naissant pouvait concevoir. Ce qui se soldait en général par un effort en vue de construire la plus haute tour dont j’étais capable, jusqu’à ce que je tombe à cours de briques, que je perde mon combat contre la gravité, ou celui contre ma mère bien décidée à rejouer la publicité « Shake ‘n’ Vac » sur mon site de construction.
A cette époque Lego n’utilisait pas toutes ces franchises issues du cinéma.
Je suis partagé au sujet de ces franchises dont Lego semble si fervent ces temps-ci. D’un côté j’ai des souvenirs sépia de ces jours heureux où je pouvais changer une boîte de briques en une scène d’Indiana Jones ou de Star Wars en utilisant la seule force de mon imagination. Il n’y avait pas besoin de franchise. N’importe quelle vieille figurine pouvait devenir Indy : le fouet et le chapeau étaient dans ma tête. Les séquences de mes films préférés pouvaient rejouées en blocs pixelisés, sans l’ombre d’une courbe, du moment que ces scènes tournaient autour de la construction de la tour la plus haute possible, tout en évitant les nuages mortelles de cendres islandaise Shake ‘n’ Vac.
D’un autre côté, j’admets que les temps aient changés. Quand j’étais enfant les bloc colorés des Legos, pixels en 3D, affrontaient une rude concurrence… celle des blocs pixelisés en 2D de l’Atari 2600. Et j’étais obligé d’utiliser mon imagination, car aussi peu ressemblante à Indiana Jones que soit ma figurine, elle l’était toujours plus que les quelques vingt pixels qui constituaient son équivalent vidéo-ludique.
Les enfants sont maintenant confrontés à des jeux en haute définition d’un inquiétant réalisme. Les « blockbusters » ne sont plus confinés à une occasionnelle sortie au cinéma : les étagères qui étaient autrefois occupées par les livres et les BD croulent maintenant sous les DVD ouvrant chaque foyer sur des dizaines d’autres mondes peuplés d’images de synthèse. L’imagination n’est plus une nécessité comme alors : Hollywood et les jeux vidéos font tout le travail pour nous.
Face à une invasion de marchandise en plastique injecté dont le réalisme outrepasse grandement même les meilleurs des Legos traditionnels, je ne suis par surpris qu’ils aient décidé de prendre en marche le train des franchisés. Il y a eu une période particulièrement sombre où la proportion de blocs spéciaux par rapport aux blocs standards dérivait sérieusement dans la mauvaise direction, surtout dans les petites boîtes. Heureusement, Lego a largement corrigé ce déséquilibre, réduisant le nombre de pièces à usage unique (qui réduisaient le champ de l’imagination) et augmentant celui des pièces qui peuvent avoir une large variété d’usages.
Alors même si la liste des franchises sur lesquelles s’appuie Lego peut sembler excessive (et oui ! Toutes celles citées dans la BD existent bel et bien* !) j’aime autant voir un enfant avec des Lego Star Wars qui offrent au moins la possibilité d’être convertis en tour, plutôt qu’avec un jouet en plastique injecté à forme fixe qui limite les possibilités d’utilisation.
(Si vous voulez mon avis : j’aime le jeux vidéos basés sur les Legos. Juste le bon équilibre entre gameplay, humour, et Legoïtude. Il semble juste un peu ironique de devoir recourir à de puissantes consoles en 3D pour rendre justice à un produit fait de briques.)
* Oui ! Même Lego Bob l’Éponge. Voici des liens concernant les franchises mentionnées dans la BD :
- Lego Star Wars
- Lego Indiana Jones (interrompu : lien Wikipédia)
- Lego Harry Potter
- Lego Prince Of Persia (interrompu : lien Wikipédia)
- Lego Toy Story
- Lego Ben 10 (interrompu : lien Wikipédia)
- Lego Bob l’Èponge
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