This is a French translation of our Season 6 strip “Spider-Grey” and its accompanying commentary, by Samuel. Click on the image for the full-sized version:
Il est rare que la genèse d’un super-héro ou d’un super-vilain résiste ne serait-ce qu’au plus sommaire examen rationnel. Mordu par une araignée radioactive, Peter Parker pourrait souffrir de n’importe quoi, d’une légère démangeaison comme d’une irradiation mortelle ; mais il est difficile d’imaginer comment cela pourrait lui conférer des capacités semblables à celles d’une araignée et encore plus difficile de comprendre comment cela pourrait déboucher sur la possibilité de projeter des toiles de formes diverses par les poignets.
Certains scénaristes dépeignent Peter Parker comme un génie qui a créé des lanceurs de toile mécaniques qu’il porte au poignet. Mais cela n’améliore guère les choses : s’il voulait vraiment venir au secours des pauvres et des opprimés de la planète, il utiliserait son génie pour mettre à la disposition de la police ces armes non mortelles, ou pour contribuer à l’amélioration de l’habitat. Je suis sûr que Tony Stark paierait une fortune pour pouvoir ajouter des lanceurs de toiles à son costume d’Iron Man, ensuite Peter pourrait investir l’argent dans un fond de soutien des victimes ou financer des mesures de prévention du crime.
Mais si ces histoires étaient basées sur la science et la technologie nous devrions effacer ce préfixe « super » sans lequel elles perdent tout leur attrait. Si cela peut les rendre plus intéressantes, je suis heureux de mettre entre parenthèses mon esprit critique et d’accepter toutes les avancées scientifiques et autres pouvoirs mystiques qu’elle mettent en scène. Hollywood comprends-moi bien ! « Intéressantes » ne veut pas dire « farcies d’autant d’effet spéciaux et d’explosion qu’on peut en caser en deux heures de film ». Et cela ne veut pas dire non plus raconter la même genèse, encore et encore, à chaque nouvel épisode.
Les origines de Superman, le meurtre des parents de Bruce Wayne et l’accident de Peter Parker sont des histoires que nous partageons tous. Elles ont été dites. Elles n’ont pas besoin d’être redites après chaque série de trois films, quand un nouveau réalisateur décide d’imprimer sa propre marque sur la franchise. Vous pouvez remplacer un acteur sans désorienter le public (demandez à Dumbledore), mais un changement de distribution ne veut pas dire repartir à zéro. Mettons fin à ces constants retours aux origines et appuyons-nous plutôt sur ces histoires qui sont devenues partie intégrante de notre culture commune. Cela nous offre la liberté d’écrire de nouveaux récits, sans avoir à replanter le décor, encore, et encore, et encore…
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